1829, Anfang September.
Mit Jean Pierre David
»La veille de mon départ,« nous apprend l'artiste, »Goethe m'écrivit son nom pour que je pusse le graver sur son médaillon. Je remarquai qu'il posa [150] sa plume aupres de moi comme s'il eût désiré que je l'emportasse en souvenir, mais un sentiment de timidité et l'émotion vive que j'éprouvais en me séparant de cet homme illustre m'empêchèrent de répondre à cette obligeante attention.«
Goethe voulut avoir le portrait de son statuaire. Un jeune dessinateur vint, au nom du poète, recueillir le profil du maître. Celui-ci, charmé de la na?veté du dessin, exprimera le désir d'en emporter une copie.
»Je viens de voir pour la dernière fois le grand homme,« écrit le maître. »Après avoir causé longtemps avec lui, il me dit: ›Vous avez laissé des traces profondes de votre séjour ici, tenez-nous donc au courant de tout ce qui pourra vous intéresser: nous y prendrons toujours une part bien vive.‹ Après cela, il me pria de remettre à son adresse en France un paquet renfermant plusieurs médailles d'argent. Je voulus embrasser sa main, mais il m'attira dans ses bras et me dit avec une émotion visible en faisant allusion à son grand âge: ›Nous nous reverrons, il faut que nous nous revoyons. Tenons fermes!‹«
Goethe, en se séparant da statuaire, lui offrit un dessin qu'il avait terminé le matin même. 1
1 Selbstverständlich Irrthum; es kann nur eine Tochter Schiller's gewesen sein und, da sie nicht Schiller hieß, nur Emilie Freifrau v. Gleichen.